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Rosette, rosette, rosette rouge, petite rose des bois !

L’enfant dit : « Je veux te cueillir, petite rose des bois ! »

La rose répondit : « Je te piquerai, que tu penseras éternellement à moi, et je ne le souffrirai pas. »

Rosette, rosette, rosette rouge, petite rose des bois !

Et le fol enfant cueillit la petite rose des bois ; la rose se défendit, piqua fort ; mais hélas ! ses cris ne purent la sauver ; il lui fallut tout souffrir.

Rosette, rosette, rosette rouge, petite rose des bois !





COLIN-MAILLARD.



Thérèse ! ô bien-aimée ! quel air méchant prend ton œil lorsqu’il s’ouvre ! Les yeux bandés, tu me trouvas bien vite, et pourquoi justement m’as-tu attrapé, moi ?

Tu m’as si bien attrapé, tu m’as tenu si ferme ; je tombai à tes genoux. À peine étais-tu déliée, toute joie avait disparu ; tu hachas froidement l’aveugle.

Il tâtonnait d’ici, de là, courut risque de se démettre les membres, et tous se riaient de lui. Et si tu ne veux m’aimer, je marcherai toujours dans les ténèbres, comme si j’avais les yeux bandés.





LA PRUDE.

Par une fraîche matinée de printemps, la bergère s’en allait chantant, jeune, belle et sans soucis ; elle chantait, que sa voix résonnait à travers les champs :

Tra, la, la ! leralla !

Tircis lui offrit, pour un baiser, un, deux moutons sur-