96 LE RÉVIZOR
Khlestakof. — Et pourquoi n'alliez-vous nulle part, mademoiselle?
Maria Antonovna. — J'avais pensé que maman serait ici.
Khlestakof. — Non... je désirerais savoir pour- quoi vous n'alliez nulle part.
Maria Antonovna. ^— Je vous ai dérangé. D'im- portantes affaires, sans doute...
Khlestakof (avec affectation) . — Vos yeux valent plus que toutes les affaires importantes... Vous ne pouvez me déranger, impossible que vous me déran- giez... au contraire, vous me faites plaisir...
Maria Antonovna. — Vous parlez en homme de la capitale...
Khlestakof. — Mais c'est pour une créature aussi exquise que vous... Je serais très heureux si vous acceptiez ce siège... D'ailleurs ce n'est pas une chaise, c'est un trône qu'il vous faudrait !
Maria Antonovna. — Je ne sais, je vous assure...
je voulais aller...
(Elle s'assied.)
Khlestakof. — Quel joli petit fichu...
Maria Antonovna. — Vous êtes tous des mo- queurs... pourvu que vous railliez les provinciaux!...
Khlestakof. — Comme j'aurais voulu être ce fichu... pour enlacer votre joli cou si blanc...
Maria Antonovna. — Je ne comprends pas ce que vous voulez dire... ce fichu... Quel temps bizarre aujourd'hui...
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