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Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/47

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LE REVIZOR 39

Vous êtes fou ! (Bobtchineski passe de nouveau sa tête derrière la porte, puis se cache, épouvanté.) Je répète que je ne vous suivrai pas...

Le préfet (tremblant de tout son corps). — Je n'ai manqué que d'expérience, je vous jure... d'expé- rience... Et c'est aussi l' insuffisance des moyens... Soyez juge... Le trésor ne nous donne même pas assez pour le thé et le sucre... Quant aux pots-de-vin... évidemment,, il y en eut, mais... si peu... peut-être de quoi mieux manger et acheter deux costumes... On vous a certainement parlé de la veuve du sous- officier, cette marchande... on a raconté que j'avais donné ordre de la fouetter ! C'est une calomnie, je vous jure, une calomnie !... Mes misérables ennemis ont tout inventé... ils sont capables d'attenter à ma vie...

Khlestakof. — Que voulez-vous que cela me fasse?... Je me fiche d'eux... (Brusquement pensif.) La femme du sous-officier... c'est une autre affaire... Quant à me fouetter, moi, cela jamais !... Osez donc !... Vous verrez... Je payerai... je payerai... mais je n'ai pas un kopeck pour le moment... C'est pour cela que je reste ici...

Le préfet (à part). — Oh ! le rusé animal!... il s'y connaît... On ne sait par quel bout le prendre... Nous allons essayer cependant... advienne que pourra! (A haute voix.) Si vous avez réellement besoin d'ar- gent ou... d'autre chose... je me mets à votre dispo- sition... immédiatement. Mon devoir est de venir en aide aux voyageurs

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