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40 LE REVIZOK

Khlestakof. — Prêtez-moi de l'argent, je vous en prie... Je commence par payer le patron de ce traktir... Deux cents roubles me suffisent, même moins...

Le préfet (lui remet des billets de banque) . — Voici deux cents roubles... ne vous donnez pas la peine de compter.

Khlestakof (prenant les billets). — Je vous remercie infiniment. Dès que je serai chez moi, je vous les renverrai... Ce qui m'arrive là est tout à fait accidentel... Je vois que vous êtes un homme de cœur... Cela change tout.

Le préfet (à part). — Dieu soit loué, il a pris l'argent ! Les choses iront pour le mieux, mainte- nant... C'est égal, je lui ai donné quatre cents roubles et non deux !...

Khlestakof. — Eh ! Ossip ! (Ossip entre.) Appelle le garçon du traktir. (S' adressant au préfet et à Dobtchi- neski.) Mais pourquoi restez-vous debout? Prenez donc la peine de vous asseoir. (A Dobtchineski.) Je vous en prie...

Le préfet. — Cela n'a pas d'importance, nous pouvons rester debout...

Khlestakof. — Mais non, je vous en prie, faites- moi le plaisir... J'apprécie maintenant votre simpli- cité, votre cordialité... tout à l'heure, je pensais, je l'avoue, que vous veniez me... (A Dobtchineski.) Asseyez- vous !

(Le préfet et Dobtchineski prennent place. Boblchineshi passe sa tête derrière la porte et écoute.)

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