Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome I, 1801.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxvi
Discours

approchât de la manière simple, noble et vraie sur-tout, dont il se peint lui-même dans une lettre, que nous tâcherons seulement de ne point affaiblir en la traduisant.

Elle est adressée à M. Connio, son beau-père, l’un des citoyens les plus distingués de la ville de Gênes. « L’amour, le respect, la reconnaissance, tout me fait un devoir de vous consacrer ce monument public d’un attachement si bien mérité ; et puissent nos noms, que rapproche déjà sur la terre un nœud sacré, vivre encore après nous, dans l’écrit qui les rassemble aujourd’hui ! Quelle reconnaissance pourra jamais égaler le bienfait que j’ai reçu de vous ? Pouviez-vous m’accorder un trésor plus précieux, que celui d’une fille digne de vous, et qui fait, par ses vertus, le bonheur de l’époux qui l’adore !…… Quel courage elle a constamment opposé aux revers de la fortune ! Jamais un murmure, jamais un moment d’impatience n’ont échappé à sa belle ame : toujours contente, toujours tranquille, elle n’avait qu’un désir, celui de voir son époux plus heureux ; qu’un but, celui de travailler à son bonheur. Mais, si j’ai eu lieu d’admirer plus d’une fois sa constance dans les situations pénibles que sa tendresse a partagées avec moi, quels éloges ne dois-je pas à sa modération, lorsque la fortune nous a de nouveau souri !…… Ce panégyrique d’une épouse paraîtra, je le sens, ridicule ou déplacé, du moins, dans la bouche d’un époux. Quelques-uns ont attendu la mort de leurs com-