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Préface.

presque en même-temps au public, Mahomet, Nanine, Sémiramis, etc. Nanine fut médiocrement accueillie ; et il faut convenir que, malgré l’art du poëte et les charmes de son style, ce sujet est resté froid entre ses mains, parce qu’il l’était essentiellement.

Peut-être ne serait-il ni indifférent aux progrès de l’art, ni inutile aux jeunes gens qui s’exercent dans la carrière dramatique, d’examiner ici pourquoi des ouvrages de génie qu’on lit et relit sans cesse avec un nouvel intérêt, sont si stériles en effets dramatiques : pourquoi, par exemple, Clarice et la Nouvelle Héloïse, si justement célébrés, n’ont jamais fourni une bonne pièce de théâtre, Mais cette discussion excéderait les bornes d’une préface, et nous aurons d’ailleurs occasion d’y revenir plus d’une fois, dans le cours de cet ouvrage.

Le succès de la Paméla de Goldoni engagea quelques écrivains à lui donner une suite, sous le titre de La Pamela maritata, Paméla mariée. Mais on désira de l’avoir de la main même de Goldoni ; et il nous apprend lui-même qu’il se détermina difficilement à traiter ce sujet ; que la