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Page:Gomont - Anecdotes historiques et morales, 1851.pdf/19

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mait le prince macédonien[1]. Un illustre orateur, Démosthènes, entretenait cette fougue. Un citoyen plein d’intégrité et de dévoûment, Phocion, conseillait toujours la paix, bien qu’il fût un général heureux, parce qu’il la regardait comme le seul moyen de prolonger l’existence de sa patrie, vieillie et dégénérée.

Le peuple d’Athènes suivit le parti de la guerre, et se fit battre par Philippe, par son fils Alexandre et par leurs successeurs. Vaincu, ce peuple passa de l’audace à la soumission, et, pour complaire au vainqueur, condamna à mort Démosthènes, qui fut réduit à s’empoisonner.

L’adversaire de Démosthènes, cet habile général qui avait eu la sagesse de conseiller la paix, Phocion vit alors les Athéniens le prier de servir de médiateur entre eux et Antipater, roi de Macédoine. Phocion employa tout le crédit que lui donnait sa réputation de vertu, à apaiser l’ennemi de ses concitoyens, et obtint de lui le rappel de beaucoup d’exilés. À partir de ce moment, il eut une grande part au gouvernement de la république, et mon-

  1. La Macédoine, aujourd’hui Roumélie, est un pays entouré de montagnes. Elle se trouvait au nord-est de l’ancienne Grèce.