ROBERT BRUCE ET L’ARAIGNÉE.
Robert Bruce[1], l’un des chefs écossais qui contribuèrent le plus à défendre leur patrie contre les entreprises de l’Angleterre, venait d’être pour la sixième fois défait par Édouard Ier[2]. Séparé des siens, fugitif, il avait trouvé un asile dans une chaumière. Tout en prenant quelque repos sur un misérable grabat, il se demandait s’il essaierait encore une fois de réunir ses partisans et de recommencer la lutte, ou s’il céderait à sa mauvaise fortune. En même temps, il suivait machinalement de l’œil une araignée qui semblait, comme le chef écossais, avoir à se plaindre aussi de la fortune. Elle essayait d’ourdir sa toile, et, six fois déjà, elle avait tenté sans succès de fixer sur une solive le fil qui devait soutenir son travail. Celui-ci s’était toujours rompu ;