Aller au contenu

Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
31
L’ABBAYE DE MOZAT.

ravages subis par l’abbaye, non à la suite d’invasions barbares, mais par les guerres intestines entre gens de la même foi : « Cuncta à malignis christianis direpta invenimus :[1] » il fait ensuite mention de la translation du corps de saint Austremoine et du rôle qu’il a rempli lui-même dans cette cérémonie : « Beato Austremonio primo præsuli Arvernorum cujus sacra ossa ab Vulvico, ad nostrum cœnobium (Mauziaci) transtulimus.[2] » Rien de cela ne serait applicable à Pépin, fils de Louis-le-Débonnaire.

Enfin, dans les motifs de restauration, le donateur indique qu’il veut faire respecter la volonté de ses deux prédécesseurs, Théodoric et son fils Chlodowig ; or, ces deux rois fainéants sont les derniers des Mérovingiens, et conséquemment les prédécesseurs immédiats du fondateur de la monarchie carlovingienne.

Cette charte ne saurait donc être sérieusement contestée aujourd’hui ; son authenticité a été reconnue par les auteurs de la Gallia Christiana et par le père Lecointe dans ses Annales ecclésiastiques. Elle reste comme un des monuments les plus anciens de l’histoire religieuse d’Auvergne.

Le monastère de Mozat, ainsi restauré et enrichi, commença une ère nouvelle de prospérité. Le dépôt sacré placé par le roi dans sa basilique attirait un immense concours de pélerins, les donations pieuses se multipliaient ; mais, dans ces temps troublés, tout était éphémère. En 853, l’abbaye eut à souffrir d’une invasion des bandes

  1. Note Wikisource : « Nous avons découvert tous les pillages commis par des chrétiens perfides : »
  2. Note Wikisource : « Au bienheureux Austremoine, premier présul des Arvernes, dont nous avons transféré les ossements de Volvic à notre monastère (de Mozat) ».