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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/34

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L’ABBAYE DE MOZAT.

normandes. Pépin, fils de Louis-le-Débonnaire, releva l’abbaye ; mais une seconde incursion des Normands la désola de nouveau en 915. Puis, à ce désastre, vinrent s’ajouter les déprédations incessantes des seigneurs rapaces qui ne cessaient de dévaster la province ; heureusement que si la cupidité se montrait insatiable, la piété était aussi ardente, aussi inépuisable dans ses ressources. Non-seulement Guillaume Ier, comte d’Auvergne, reconstruisit et augmenta l’église et le couvent, mais dans les années suivantes l’abbaye reçut de Robert II, successeur de Guillaume, des donations d’une telle importance qu’un écrivain de Cluny va dans sa reconnaissance jusqu’à accorder à ce prince le titre de fondateur.

Ainsi, la foi toujours vive et féconde réparait incessamment ce que l’ignorance, la rudesse et la brutalité des mœurs avaient détruit. Pendant la période féodale, rien ne se conciliait davantage que ces sentiments en apparence si peu conciliables, et ce qui donne toujours à ces sortes de réparations religieuses un incontestable caractère de sincérité, c’est particulièrement la forme d’humilité profonde avec laquelle les plus puissants, les plus hautains seigneurs tenaient à les accomplir. C’était pieds nus, la corde au cou, à genoux sous le porche des sanctuaires dévastés, que les pénitents venaient faire amende honorable à l’église et réclamaient leur pardon. Dans cette rapide esquisse, nous ne citerons que les principaux déprédateurs dont nos annales conservent la mémoire à la fois terrible et bienfaisante. Néanmoins, il