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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/71

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L’ABBAYE DE MOZAT.

imago mortis, encore le mot image rend-il la pensée d’une manière incomplète ; aux yeux de la loi civile, il était bien réellement mort. S’il ne disposait pas de ses biens avant la vesture, sa succession s’ouvrait au profit des héritiers naturels et lors même qu’il serait sorti du cloître, il ne pouvait plus la revendiquer. Le respect pour la vie religieuse avait introduit dans la jurisprudence de ce temps-là une fiction qui assimilait le moine à l’homme d’armes mort pour la défense du pays.

La cérémonie de la profession était solennelle. Elle avait lieu à l’office de nuit. La Communauté s’assemblait dans l’église illuminée ; le récipiendaire était étendu au milieu du chœur sur un drap noir relevé d’emblèmes funèbres et entouré de cierges ; on jetait sur lui un linceul et l’on chantait l’Office des morts ; puis on le conduisait devant l’autel sur lequel il déposait un parchemin contenant sa profession, c’est-à-dire le triple vœu d’obéissance, de chasteté et de pauvreté.

La formule de cet acte dans l’abbaye de Mozat était à peu près invariable ; voici celle que nous avons relevée dans un parchemin de 1387 :

« Ego frater Petrus de Montmorin professionem facio ; promitto stabilitatem et conversionem morum meorum et obedientiam secundum regulam S. Benedicti, coram Domino Deo et sanctis ejus in hoc monasterio sancti Stremonii de Mauziaco quod est constructum in invocatione sancti Petri, sancti Pauli et sancti Caprasii ; et facta

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