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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/72

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L’ABBAYE DE MOZAT.

est prædicta professio in presentiâ Domini Abbatis Johannes II de la Queulhe, cui obedientiam promitto et ejus successoribus usque ad mortem.[1] »

L’abbé donnait lecture à haute voix de cet irrévocable engagement, faisait raser les cheveux du récipiendaire et s’écriait par trois fois : « tonsoratus est ![2] » Quatre religieux s’approchaient ensuite et le revêtaient de l’habit bénédictin. Le nouveau moine embrassait alors chacun de ses frères. Le prieur rédigeait séance tenante un procès-verbal, et avant de quitter l’église on entonnait un cantique d’actions de grâces.


§ 3. — Vie commune.


La vie commune était d’obligation stricte pour les bénédictins. Pendant que leur fondateur en faisait un des articles de sa règle, Justinien, de son côté, l’établissait comme une prescription légale. « Nous voulons, dit-il, dans sa novelle 133, que les moines vivent en commun, qu’ils n’aient pas d’habitations propres, qu’aucun instant de leur vie ne se passe sans témoins ; nous voulons qu’ils mangent ensemble, qu’ils couchent dans une chambre commune et qu’ils s’habituent ainsi à une vie honnête. »

  1. Note Wikisource : « Moi, frère Pierre de Montmorin, je fais profession ; je promets devant le Seigneur notre Dieu et ses saints la fermeté et la conversion de mes mœurs ainsi que l’obéissance à la règle de saint Benoît, en ce monastère Saint-Austremoine de Mozat qui fut construit sur l’invocation de saint Pierre, saint Paul et saint Caprais ; cette profession fut faite et proclamée en présence du père abbé Jean II de la Queulhe, auquel je promets obéissance, ainsi qu’à ses successeurs, jusqu’à ma mort. »
  2. Note Wikisource : « Il est tonsuré ! »