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Page:Gomot - Histoire de l’abbaye royale de Mozat, 1872.djvu/88

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L’ABBAYE DE MOZAT.

d’agir seul. Néanmoins ce pouvoir presque sans limites subit peu à peu le sort des gouvernements absolus. Il donna lieu à des révoltes, à des scissions ; l’autorité abbatiale diminua, les liens de la discipline se détendirent et la commende porta le dernier coup à la règle en imposant aux monastères des chefs qui vivaient au loin et dont l’unique préoccupation était de toucher les revenus attachés à leur dignité.

Le prieur remplaçait l’abbé en cas d’absence ou de mort ; toutefois il n’avait à l’égard du personnel ni le droit d’admission ni celui d’exclusion et il devait s’abstenir de toute nomination, soit aux offices claustraux, soit au gouvernement des prieurés soumis. À partir de la commende, le prieur devint le véritable chef du monastère.

Le chambrier ou camérier avait la garde du vestiaire ; il achetait et faisait confectionner par le sartre ou tailleur choisi parmi les frères convers les cuculles, les scapulaires et autres vêtements imposés par la règle ; il avait aussi à sa charge l’entretien des cellules. Au chœur et au chapitre, le chambrier avait la première place après le prieur. Cette dignité claustrale appartint pendant deux années dans le couvent de Mozat à l’illustre Génébrard.

L’aumônier S’occupait des besoins des pauvres et leur distribuait lui-même les vivres desservis de la table commune ; il devait un pain à tous ceux qui se présentaient. À Mozat, ces distributions journalières se faisaient à la porte du bâtiment des étrangers, appelé hôtellerie.