Page:Goncourt, L'Italie d'hier, 1894.djvu/133

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sans assiettes, dont l’usage était encore ignoré. Un ou deux gobelets suffisaient pour toute une maison, ils soupaient à la lumière d’une lampe, l’usage des chandelles et des bougies n’étant pas connu… Quant à la table, le peuple ne mangeait de la viande fraîche que trois fois la semaine, il vivait à dîner d’herbes cuites, avec cette viande que l’on mangeait froide à souper. Il n’y avait que les plus riches qui buvaient du vin, en été. On ne tenait en réserve dans les celliers et les greniers que le plus étroit nécessaire. »


SANTA MARIA NOVELLA

L’église aux murs tout glorieux de peintures, aux murs couverts de fresques d’Orcagna, de Paolo Uccelli, de Taddeo Gaddi, de Ghirlandajo.


Orcagna. — Dans la fresque du vieil Orcagna, de chaque côté de Jésus et de la Vierge, montent au ciel des échelles sans fin, où sont étagés des saints et des saintes, toute une population de personnages nimbés, un monde dans lequel, de distance en distance, se tient debout un ange sonnant de la trompette ou jouant du violon : un maigre ange blanc, autour duquel court et flotte un ruban bleu, et ce monde de saints et de