Aller au contenu

Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

blessée d’un pouvoir qui lui retirait la nomination aux emplois, la réception des prestations de serment, la liste des présentations, l’envoi des invitations au nom de la Reine pour les voyages de Marly, de Choisy, de Fontainebleau, pour les bals, les soupers et les chasses. Cette nomination lui enlevait encore les profits de sa charge, profits qui lui avaient donné le mobilier de la chambre de la Reine à la mort de Marie Leczinska. Les protestations éclataient de toutes parts. Un moment, la princesse de Chimay, nommée dame d’honneur, et la marquise de Mailly, se refusaient à prêter serment, ne voulant point dépendre de madame de Lamballe[1].

De Versailles, les colères allaient à Paris. Elles gagnaient l’opinion publique, qui, devant ce rétablissement par la Reine d’une charge de la monarchie, semblait avoir oublié déjà les dépenses de la du Barry, et commençait à parler des dilapidations de Marie-Antoinette.

Hélas ! ses goûts comme ses amitiés, ses plaisirs, son sexe même et son âge, tout devait être tourné contre cette Reine dont le prince de Ligne a dit : « Je ne lui ai jamais vu une journée parfaitement heureuse. »

La femme française s’était livrée en ces années à une folie de coiffure sans exemple, et si générale qu’une déclaration, donnée le 18 août 1777, agré-

  1. Correspondance secrète (par Métra), vol. II.