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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/203

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de se démettre des postes, et, en présence de l’archevêque de Toulouse, devant lequel il avait voulu débattre la nécessité et la convenance de sa démission, il disait à la Reine : « Madame, sans demander à Votre Majesté une décision qui ne peut être douteuse, il me suffit qu’elle me montre quelque désir que je remette une place que je tiens de ses bontés, pour que je la lui rende ; et voilà ma démission[1] ! »

La Reine acceptait la démission de M. de Polignac. Elle ne consentait pas à parler au Roi pour les dettes de M. de Vaudreuil. La liaison allait se dénouant. M. de Mercy ne paraissait plus dans le salon de madame de Polignac que pour les devoirs de la politesse. M. de Fersen s’en écartait. La Reine faisait de quelques étrangers sa société intime ; et comme un ami lui représentait un jour les dangers de cette préférence trop marquée : Vous avez raison, répondit-elle avec tristesse ; mais c’est que ceux-là ne me demandent rien[2] !

C’est en ce temps qu’un grand coup frappait Marie-Antoinette dans les espérances qu’elle n’avait jamais complétement abandonnées, et auxquelles dans ces derniers temps elle s’était plus vivement rattachée. Elle perdait l’homme vers lequel était allée tout d’abord sa joie de mère quand elle avait mis au monde le duc de Normandie, vers lequel était allée cette lettre, la première lettre de ses relevailles :

  1. Mémoires du baron de Besenval.
  2. Correspondance entre le comte de Mirabeau et le comte de La Marck. Introduction.