dissant à menacer, il y a les Rohan humiliés et qui voudraient au moins compromettre l’honneur de la Reine avec l’honneur du cardinal ; il y a madame de Marsan, visitant et travaillant les parlementaires, M. de Vergennes et ses ressentiments mal étouffés, et tout le parti des ennemis de la Reine[1]. En face de madame de la Motte il y a le parlement, qui ne lui impose pas silence.
Le procureur général donne ses conclusions. Elles portent, contre le cardinal : « Qu’il sera tenu de déclarer à la chambre, en présence du procureur général, que témérairement il s’est mêlé de la négociation du collier, sous le nom de la Reine ; que plus témérairement il a cru à un rendez-vous nocturne à lui donné par la Reine ; qu’il demande pardon au Roi et à la Reine en présence de la justice ;
Tenu de donner, sous un temps déterminé, la démission de la charge de grand aumônier ;
Tenu de s’abstenir d’approcher, à une certaine distance, des maisons royales et des lieux où serait la cour ;
Tenu de garder prison jusqu’à l’exécution pleine et entière de l’arrêt[2]. »
Cette humiliation n’eût été que juste ; elle importait à l’honneur de la Reine comme à la dignité de la couronne de France. Sans doute le cardinal était pur de la fraude ; mais il était coupable d’imprudence et de présomption. Il avait été l’instrument du scandale, le héros du roman de madame