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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/361

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reproches seroient mieux fondés que les vôtres, mais je sais ce que je dois à mon roi, et je me regarderais comme coupable si, sans l’en instruire, j’avois changé mes vues et mes projets. Au surplus je ne crains pas de répéter ce que je regarde comme ma profession de foi ; je vivrai et mourrai s’il le faut, pour défendre les droits de l’autel et du trône, et pour rendre au roi sa liberté et sa juste autorité. La déclaration du 23 juin ou la teneur des cahiers sont des bases dont je ne m’écarterai jamais. J’employerai tous les moyens qui sont en mon pouvoir pour décider enfin nos alliés à nous secourir avec des forces assez imposantes pour attérer nos ennemis, et pour prévenir tous les projets criminels. Je combinerai les ressources de l’intérieur avec les appuis du dehors, et mes efforts et mes soins se porteront également d’un bout du roiaume à l’autre, et je préparerai toutes les provinces suivant leurs moyens à seconder une explosion générale. J’arresterai, je contiendrai tout éclat factice, mais je seconderai avec autant d’ardeur que de dévouement les entreprises qui me paroîtront assez solides pour en imposer à nos ennemis et pour me donner la juste espérance d’un vrai succès. Enfin, je servirai également mon roi, et ma patrie, en agissant avec prudence, suite et fermeté. »

Ici, Marie-Antoinette reprend :

« Voici la partie de la lettre que vous ne connoissez