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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/362

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pas, ma chère sœur ; je vous embrasse. Quand revenez-vous ?

« MARIE-ANTOINETTE[1]. »

Et, cette lettre envoyée à Madame Élisabeth, la Reine écrit aussitôt au comte d’Artois :

    « Ce 14 mai 1791.

« J’ai vu avec beaucoup de peine, mon cher frère, ce que vous me dites de mon prétendu manque de confiance ; j’aime à penser que vous changerez d’opinion après la lettre que le Roi vous a écrite, et qu’il vous fera tenire avec celle-ci. Non, mon cher frère, nous sommes loins d’avoir cessés de vous regarder comme le meilleur des parents. Vous dittes que notre intérêt exigeroit que vous fussiez plus instruit ; mais à quoi bon nos confidences ; si vous vous refusez à complaire aux désirs que nous vous avons si vivement exprimés, et qui sont si confidentiels ? Je vous repette qu’il est tout à fait dans l’intérêt du salut de votre frère que vous vous sépariez de M. Condé. Les armements des émigrans sont ce qui irrite le plus autoure de nous, et tant qu’il en sera ainsi, les affaires ne pourront pas prendre meilleure tournure ; les plus honnêtes gens ont horreur de la guerre civile, et les méchants qui ont un si grand intérêt à tout envenimer, poussent

  1. Lettre autographe signée, communiquée par M. Chambry, et publiée pour la première fois par nous.