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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/469

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forte-piano[1]. Son regard, — c’est tout ce qu’elle a gardé de la couronne, — fait dire aux femmes du peuple : « Vois-tu, comme elle est fière[2] ! »

La Reine a déclaré se nommer « Marie-Antoinette de Lorraine d’Autriche, âgée d’environ 38 ans, veuve du Roi de France, née à Vienne, se trouvant, lors de son arrestation, dans le lieu des séances de l’Assemblée nationale[3]. »

Le greffier donne lecture de l’acte d’accusation[4] :

« Antoine-Quentin Fouquier, accusateur public près le Tribunal criminel révolutionnaire établi à Paris par décret de la Convention nationale du 10 mars 1793, l’an deuxième de la République, sans aucun recours au tribunal de cassation, en vertu du pouvoir à lui donné par l’article 2 d’un autre décret de la Convention de 5 avril suivant, portant que l’accusateur public dudit tribunal est autorisé à faire arrêter, poursuivre et juger, sur la dénonciation des autorités constituées ou des citoyens ;

« Expose que, suivant un décret de la Convention du 1er août dernier, Marie-Antoinette, veuve de Louis Capet, a été traduite au Tribunal révolutionnaire comme prévenue d’avoir conspiré contre la France ; que, par autre décret de la Convention du 3 octo-

  1. Révolutions de Paris, par Prudhomme, n° 211.
  2. Journal des Débats et Décrets, n° 393.
  3. Bulletin du Tribunal criminel révolutionnaire (par Clément), 1793, 2e partie, n° 22.
  4. Bulletin du Tribunal criminel révolutionnaire, n° 22 et 23.