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Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/470

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bre, il a été décrété que le tribunal révolutionnaire s’occuperoit sans délai et sans interruption du jugement ; que l’accusateur public a reçu les pièces concernant la veuve Capet, les 19 et 20 du premier mois de la seconde année, vulgairement dits 11 et 12 octobre courant mois ; qu’il a été aussitôt procédé, par l’un des juges du Tribunal, à l’interrogatoire de la veuve Capet ; qu’examen fait de toutes les pièces transmises par l’accusateur public, il en résulte qu’à l’instar des Messalines Brunehaut, Frédégonde et Médicis, que l’on qualifioit autrefois de reines de France, et dont les noms, à jamais odieux, ne s’effaceront pas des fastes de l’histoire, Marie-Antoinette, veuve de Louis Capet, a été, depuis son séjour en France, le fléau et la sangsue des François ; qu’avant même l’heureuse Révolution qui a rendu au peuple françois sa souveraineté, elle avoit des rapports politiques avec l’homme qualifié de roi de Bohême et de Hongrie ; que ces rapports étoient contraires aux intérêts de la France ; que, non contente, de concert avec les frères de Louis Capet et l’infâme et exécrable Calonne, lors ministre des finances, d’avoir dilapidé d’une manière effroyable les finances de la France (fruit des sueurs du peuple) pour satisfaire à des plaisirs désordonnés et payer les agents de ces intrigues criminelles, il est notoire qu’elle a fait passer, à différentes époques, à l’empereur, des millions qui lui ont servi et lui servent encore à soutenir la guerre contre la République, et que c’est par ces dilapidations excessives qu’elle est parvenue à épuiser le Trésor national :