Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/65

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parler sans rien dire ; dans une conversation, son visage prenait-il un air de sympathie et d’intelligence, c’était un insupportable air de tout comprendre ; riait-elle avec sa gaieté d’enfant, c’était une gaieté simulée, des éclats de rire forcés[1]. Cette vieille femme soupçonnait et calomniait tout, Marie-Antoinette s’en vengeait comme elle se vengeait de madame de Noailles, sans songer que madame de Marsan était la gouvernante des sœurs du Dauphin, la confidente et l’amie de ses tantes, sans imaginer quelle censure et bientôt quelle calomnie du moindre de ses actes, de la plus indifférente de ses paroles, elle allait trouver de ce côté, à Versailles et à Marly.

  1. Supplément historique et essentiel à l’étal nominatif des pensions, 1789.