Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/217

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fait un croquis de ma tête pour le livre : Edmond and Jules de Goncourt (with Letters and Leaves from their Journals), que va publier à Londres l’éditeur Heinemann, me parlait d’un phalanstère momentané, établi entre Rosetti, Whistler, Swinburne, phalanstère tout rempli, du matin au soir, de disputes, de chamaillades, d’engueulements, et dans lequel on voyait vaguer Swinburne, le plus souvent ivre et tout nu, à la grande indignation de Rosetti.

Samedi 7 avril. — L’hiver dernier, sur un catalogue à prix marqués, j’achetai un peu à l’aveuglette, sans trop savoir ce qu’il y avait dedans, un livre ayant pour titre : « La Maison réglée et l’Art de diriger la Maison d’un grand Seigneur, et le Devoir de tous les officiers et autres domestiques en général. Avec la véritable méthode de faire toutes sortes d’eaux et de liqueurs, fortes, raffraichissantes, à la mode d’Italie. À Paris, chez Nicolas Le Gras, au Palais, dans la Grand’Salle, au troisième pilier à l’L couronné. MDCC. »

Et quand j’eus parcouru le petit volume, qui donne exactement le « Prix de la vie à Paris, en 1700 », ce fut un étonnement pour moi, qu’il n’eût été déjà consulté et cité par un historien des mœurs françaises.

La Maison réglée est tout bonnement le livre d’un maître d’hôtel ; mais d’un maître d’hôtel qui n’est pas le premier venu.