Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/248

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Jeudi 14 juin. — Enfin voilà près de vingt jours que je n’ai eu une crise… Ah, c’est bon cette trêve ! Car à la crise de tous les commencements de semaine, qui me permettait de ressusciter le vendredi, et de vivre le samedi et le dimanche, avait succédé la période de deux crises par semaine, qui amenait chez moi une faiblesse, au delà de ce qu’on peut imaginer.

Vendredi 15 juin. — Jeanniot m’apporte une suite d’études, pour son illustration de la Fille Élisa, où il y a des croquis merveilleux du Bordelier de la maison de Bourlemont, des filles de la province, bien différentes des filles de l’École-Militaire, du troupier ingénu, amoureux d’Élisa. Quel malheur, que ces croquis soient condamnés par l’éditeur, à des réductions minuscules, qui vont tuer la vérité naturiste de ces dessins, faits avec une conscience, qu’on rencontre bien rarement chez l’illustrateur d’un livre de maintenant.

Mardi 19 juin. — L’exposition de la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de Tissot, cette monographie réaliste de Jésus, composée de 350 peintures et dessins, dont 270 sont exposés cette année, et le restant sera exposé l’année suivante.