Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/252

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loppe de lettre toute remplie de torche-culs embrenés : de la m… anonyme.

La bizarre et antithétique rencontre de papiers dans un carton. Ce torche-cul, que je garde comme un spécimen de la polémique littéraire contre mes œuvres, en ce temps de voyoutisme, se trouve prendre sa place tout contre cet extrait de journal, qui est la réponse d’une femme à la demande du Journal, questionnant ses abonnés sur l’amour.

« J’affirme que ce sentiment est possible. Ne l’ai-je pas éprouvé une fois au moins ? Jeune fille, je me pris de passion pour un écrivain infiniment fier et rare, Edmond de Goncourt. J’appris longtemps après, que c’était un vieil homme, que ses cheveux étaient blancs, ce qui fit s’évanouir mon rêve, mais je lui continuai toujours mon culte, que je voulus ne pas rendre vulgaire par une correspondance, qui aurait été méprisée par l’auteur lui-même, si j’en crois certains interviews récents.

« Quoi qu’il en soit, je lui dois des heures exquises, et les larmes les plus sincères que j’aie versées.

« Qu’il y ait là, de quoi prononcer le mot amour, je ne sais pas ! mais chez nous, quand l’âme est prise si violemment, se peut-il que la chair s’absente d’un concert, où tout chante le désir d’aimer ! »

Jeudi 5 juillet. — La presse italienne n’est pas contente de : l’Italie d’hier. Ces Italiens ressemblent