Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/292

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posés de petits bronzes japonais, dont les anses sont ingénieusement imaginées, d’après la figuration de crevettes arc-boutées contre le col ; de tay, les poissons aimés par les gourmets de là-bas, en la remonte d’une cascade ; de petits rameaux de courges avec les gourdes, au milieu de leurs feuilles trilobées. Il est un de ces vases, à la patine du vieil acajou, décoré du feuillage fleuri d’une tige de cognassier, comme tombée du vase. Un autre de ces petits bronzes est formé du découpage à jour de branchettes de cerisier s’entre-croisant ; un autre, c’est l’imitation d’une bouteille d’osier treillissée ; un autre, l’imitation d’une nasse, après laquelle montent des grenouilles.

Enfin, un bronze extraordinaire, comme fonte à cire perdue, et qui n’a plus rien de l’aspect dur et cassant du métal : une petite jardinière, où des flots de la mer qui font la décoration du fond, jaillit d’un côté la tête d’un dragon, de l’autre sa queue, un dragon aux barbillons dorés. Ce bronze porte : Fait par Tautchôsai Jukakou pour Shogakousai.

Et ce bronze repose sur un pied admirable, un morceau de bois plié à la façon d’une serviette, avec l’incrustation d’une grecque en argent sur les rebords, et, sur le plat, des poésies également incrustées en argent.

En fait d’objets chinois ou japonais, il y a encore sur les murs, deux panneaux de Coromandel, ces riches panneaux de paravents, à intailles coloriées, où des fleurs et des poissons ressortent si bien du