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Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/118

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l’humanité, tournoyant au gré des caprices et des exigences de l’autorité, de la matrulle, de qui passe et qui monte : une pauvre créature qui n’est pas bien persuadée, au milieu des restes de sa religiosité, que la miséricorde de Dieu puisse s’abaisser jusqu’à descendre à elle ; ― le sentiment journalier de sa dégradation joint à la susceptibilité mortelle de son infamie ; ― toutes ces choses physiques et morales, par lesquelles vit et souffre l’existence antinaturelle de la prostitution, avaient, à la longue, façonné dans Élisa l’être infirme et déréglé représentant, dans la femme primitive modifiée, le type général de la prostituée. Un esprit mobile, inattentionné, distrait, fuyant, vide et plein de vague, ne pouvait s’arrêter sur rien, incapable de suivre un raisonnement, tourmenté du besoin de s’étourdir de bruit, de tapage, de loquacité.


Une imagination, où, dans la terreur religieuse d’un de ces cultes de l’extrême