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Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/256

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la contrition avec l’incrédulité d’un regard gouailleur.

Ne se sentant ni aidée ni encouragée par la supérieure et l’aumônier, Élisa se rabattait sur les sœurs avec lesquelles les habitudes de la prison la mettaient le plus souvent en rapport. Et peut-être, il faut le dire, cette comédie de religiosité jouée dans un intérêt tout humain, serait-elle devenue une dévotion vraie si, en ce moment d’amollissement, Élisa avait trouvé autour d’elle un peu de tendresse spirituelle.

Élisa n’avait jamais été impie. Elle avait toujours conservé, même dans son métier, des pratiques religieuses ou au moins superstitieuses, et le greffe de Noirlieu gardait la petite médaille de la Vierge qu’elle avait au cou, lorsqu’elle avait été écrouée. Au fond, l’apparente affectation irréligieuse qu’avait surprise l’aumônier, ne s’était témoignée chez Élisa que dans la maison de détention, et seulement parce que l’insoumise prisonnière