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Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/36

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ayant l’apparence de la soumission. Sa fille, la sage-femme, la sachant une coureuse de barrières, une effrénée de danse, une baladeuse donnant rendez-vous à tous les jeunes garçons de la rue, qui passaient, à tour de rôle, les uns après les autres, pour ses amants, ― la sage-femme lui répétait qu’elle ne s’avisât pas de faire un enfant. « Savoir ! » lui répondait la jeune fille, avec un air de défi, à donner à la mère envie de la tuer.

Un caractère intraitable, un être désordonné dont on ne pouvait rien obtenir, sur lequel rien n’avait prise. En même temps une nature capricieuse et mutable où la répulsion d’Élisa pour sa mère se transformait, certains jours, en une affection amoureuse, en un culte adorateur de sa beauté restée grande encore, en une tendresse filiale, se témoignant avec ces caresses de petites filles qui se promènent sur le décolletage de leur mère parée pour un bal. Aussi brusquement, se changeaient en antipathies les préférences