Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/76

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XIII

La prostitution de la petite ville de province diffère de la prostitution des grands centres de population. Le métier pour la fille, dans la petite ville, a une douceur relative ; l’homme s’y montre humain à la femme. Là, l’heure est plus longue pour le plaisir, et la hâte brutale commandée par l’activité de la vie des capitales n’existe pas. Une débauche plus naïve, plus sensuelle, moins cérébrale, moins hantée de lectures cruelles ne recherche point dans la Vénus physique l’humiliation et la douleur de la créature achetée. Et le public demandant en province moins de honte à la prostituée, la prostitution, en ses maisons à jardins,