Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/309

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Gervaisais avait fini par concevoir une certaine crainte de ce médecin, arrivant juste au jour, presque à l’heure précise de ses crises ; et là surtout à Rome, dans ce pays d’espionnage, où la peur de l’espionnage, flottante dans l’air et contagieuse, lui donnait le trouble et l’anxieux soupçon qu’elle était espionnée.

Aussi, en quittant le Corso, avait-elle été très contente d’avoir cette raison toute simple d’un changement de quartier, de l’éloignement, pour ne plus avoir affaire à lui.

« Partout il y a des gens qui savent saigner », avait-elle dit à Honorine quand elle l’avait envoyée porter au docteur le prix de ses visites.


LXXXV

Si croyante, et si avancée qu’elle fût dans la foi, Mme Gervaisais éprouvait