Page:Goncourt - Sophie Arnould.djvu/115

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Quant aux acteurs, s’il m’était permis d’en parier, je ferais l'éloge du jeu de M. Gros dans le rôle d'Admète, et de la manière de chanter de mademoiselle Rosalie dans celui d’Alceste.

J’ai l’honneur d’être très parfaitement, Monsieur,

Votre très humble et très obéissante servante,

Sophie Arnould.

Ce 22 avril 1776[1].

XXIX


Toutefois, en dépit de cette louange publique, de cette louange imprimée du talent de sa rivale, dans la même feuille où elle avait paru, le journaliste ami de la chanteuse, le 23 mai 1776, après la première représentation d’Alceste, insérait cette lettre, où le correspondant anonyme parle ainsi de Rosalie, de la principale interprète de la musique du maître allemand :

« Il semble que cette musique soit chantée par des malades travaillés d’une demi- pinte d’émétique et qui font pour vomir des efforts inutiles. » Et il se demande « si c’est de ce ton-là qu’on doit pour ainsi dire dégueuler la sublime poésie del signor Calzabigi » .

  1. Le Nouveau Spectateur, rédigé par Lefuel de Méricourt, 1er mai 1776.