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Page:Goncourt - Sophie Arnould.djvu/84

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déjà tout entier sur le papier : Bélanger en a dessiné les plans[1].

XXI


L’architecte de l'hôtel[2] devint l’amant de l'actrice. Il rangea son cœur. Il lui fut donné de toucher et de fixer cette femme, cette amoureuse au jour le jour, celte tête tournée par l’aven-

  1. Bibliothèque Nationale, cabinet des Estampes. Topographie de Paris, T. 80. Il y a un dessin de la façade et trois plans du rez-de-chaussée, du 1er étage, du 2e étage. On lit sur le dessin de la façade : Façade d’une maison projetée pour Mlle Arnould à la Chaussée d’Antin. Cette maison devait être construite à côté de celle de Mlle Guimard dans les mêmes dimensions. Bélanger. — On lit sur le plan du second étage : Plan du deuxième étage de la maison projetée pour Mlle Arnould, dans laquelle on avait demmandé (sic) 4 petits appartements pour loger les enfants.
  2. L’hôtel me semble resté à l’état de projet, et cependant nous trouvons, dans une lettre de 1780, Sophie installée rue de la Chaussée-d’Antin, et elle semble encore habiter la rue de la Chaussée-d’Antin après l’incendie de l’Opéra, arrivé le 8 juin 1781. Les Chefs-d’œuvre politiques et littéraires de la fin du XVIIIe siècle, 1778, ont publié, sous la signature de Sophie Arnould, une assez plaisante lettre sur les vestales de l'Opéra, presque réduites à leurs chemises.

    « Vous avez sûrement appris par les papiers publics le terrible incendie arrivé aux Menus-Plaisirs du Roi ; mais je vous dois, ma chère amie, quelques détails sur les pertes les plus essentielles, et dont les suites sont plus graves que l'on n’imagine.

    Cet affreux incendie a laissé presque nues les divinités de l'Opéra. Le feu s’est communiqué aux magasins des costumes,