Page:Gondal - Mahomet et son oeuvre.djvu/13

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de ses concitoyens ; pourquoi, pendant le même temps, il ne perdit pas une occasion de se mêler aux groupes des pèlerins étrangers ; pourquoi il fut si vite compris des pèlerins d’Yatreb, dont plusieurs dès 620 s’engagèrent par serment à obéir à tout ce que le Prophète ordonnerait de juste (serment d’Acaba) ; pourquoi ses partisans, inquiétés à nouveau dans sa ville natale, cherchèrent un asile auprès des Yatrebites ; pourquoi enfin le Prophète lui-même, frappé dans ses affections les plus chères par la mort de Khadidja, privé de son plus ferme soutien par la mort d’Abou-Taleb, et menacé dans sa vie par Abou-Sophian, successeur de ce dernier, se décide subitement, à demander aux habitants d’Yatreb les consolations et la sécurité que lui refusaient obstinément les habitants de la Mecque (10 juillet 622).


le Politique.


Yatreb fit à Mahomet fugitif un accueil enthousiaste. Cet événement, en apparence peu considérable, a pris aux yeux des musulmans une importance capitale. Il est devenu, sous le nom d’hégire « la Fuite », le point de départ de l’ère adoptée par tous les partisans du Prophète et la ville elle-même, en souvenir de cet acte d’hospitalité, qui demeure aux yeux de deux cent millions d’hommes, son plus beau titre de gloire, a reçu le nom vénéré de Médine, « la ville par excellence » ou Médinet-el-Nabi, « la ville du Prophète ».

La fidélité à ce qu’il regardait comme sa mission divine imposait trois choses à Mahomet réfugié à Médine : l’organisation immédiate du culte nouveau ; le groupement en un seul faisceau de toutes