Page:Gondal - Mahomet et son oeuvre.djvu/16

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et de prières. Les péchés de celui qui meurt dans le combat lui sont pardonnés, et ses blessures exhalent un parfum d’ambre et de musc. »


le Chef d’armée.


Injustement attaqués par les partisans du Prophète, transformés pour la circonstance en vulgaires bandits, les Koréïschites se défendirent les armes à la main. La guerre éclata entre Médine et la Mecque, une guerre acharnée, à laquelle prirent une part très active, d’un côté, Mahomet en personne à la tête de ses fidèles, de l’autre Abou-Sophian à la tête de ses alliés. Elle dura neuf ans, compta vingt-sept expéditions commandées par Mahomet, trente-huit dirigées par ses lieutenants, et se termina par la conquête de la Mecque, la soumission de la Péninsule, et la substitution de l’islamisme au culte des idoles.

Le Prophète mena pendant tout ce temps la vie du chef arabe, vie d’aventures, de périls, de pillage et de sang, qui, dans les idées du pays, loin de déshonorer celui qui s’y adonne, le relève et l’ennoblit. Il eut au plus haut degré les qualités du métier, les mauvaises comme les bonnes ; la hardiesse, l’activité, la rapidité des coups, l’art de choisir le terrain, de préparer l’attaque, d’organiser la défense, d’inspirer à ses soldats le fanatisme du courage et le mépris de la mort, comme aussi, l’absence absolue de scrupules sur l’emploi des moyens propres à donner la victoire, la cruauté froide qui décrète les massacres, la noire perfidie qui approuve prépare ou commande les assassinats, la convoitise insatiable qui rend ardent au pillage et âpre au partage du butin. Ses révélations elles-mêmes prennent, à cette époque un carac-