soldats de les assassiner. La ville est à lui ; reste la Kaaba. Il y court, s’en fait livrer les clefs, baise, après les cérémonies ordinaires, fort pieusement, la pierre noire, et livre à ses soldats, une à une, les 360 idoles qui remplissent le temple, avec ordre de les mettre en pièces. « La vérité est apparue, s’écrie-t-il ; que le mensonge disparaisse ! » En même temps ses principaux lieutenants, répandus dans la ville et dans les environs, abattent les temples, brisent les idoles, haranguent et terrorisent la foule, et l’entraînent sur la colline de Safa où le Prophète les attend pour recevoir leur serment et leur tendre la main (630). En moins de quinze jours, tout le Hedjas se soumet à l’autorité religieuse et royale de Mahomet.
Les deux années qui suivent sont deux années de triomphe.
En 631, les sédentaires du Nedjed et les nomades du Nord se rangent en foule sous la bannière du Prophète. Si nombreuses sont les députations qui viennent offrir à Mahomet l’adhésion des villes et des tribus, que l’année 631 n’est connue des musulmans que sous le nom d’année des députations.
L’année suivante, 632, le mouvement, jusqu’alors restreint à l’Arabie indépendante, gagne les provinces soumises. Les tribus du nord-ouest, du sud et de l’est, s’ébranlent à leur tour, et, méconnaissant tout à coup l’autorité de leurs chefs respectifs, acclament Mahomet prophète et roi.
Pour rendre ce mouvement plus universel et plus irrésistible encore, il annonce, pour la fin de cette même année, un pèlerinage essentiellement national, destiné à rendre inébranlable l’union de tous les membres de la famille arabe, et à affirmer énergiquement le succès croissant de l’islamisme. À