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HISTOIRE DU MOYEN-ÂGE

concile de Trèves fulmina l’anathème contre Hugues-le-Grand, qui n’avait tenu aucun compte des remontrances antérieures. Le duc de France céda et renouvela son hommage au roi Louis IV (950). Délivré de ce souci, Otton se rendit à l’appel de la veuve de Lother. Il franchit les Alpes, et reçut le meilleur accueil des Italiens, surtout des membres du clergé ; tous espéraient jouir d’une liberté plus complète sous un souverain étranger. Vainqueur sans combat, Otton pénétra dans Pavie, épousa Adélaïde, s’empara de la couronne de fer, et laissa à Bérenger II le titre de roi sous la condition de l’hommage féodal (951).

Le mariage d’Otton fournit à son fils Ludolf un prétexte de révolte que saisirent également un grand nombre de vassaux. Otton n’eut pas plus tôt ramené les rebelles à l’obéissance, qu’une invasion hongroise s’abattit sur son royaume. Pendant qu’une de ces hordes, commandée par le Woiéwode Toxun, venant d’Italie, se répandait dans l’Aquitaine et pénétrait jusque dans le Berry, une autre saccageait l’Alsace, gagnait l’extrémité méridionale du royaume de Bourgogne et allait se heurter aux Sarrasins de Fraxinet. Une troisième bande entra en Lorraine, d’où elle s’avança dans les provinces de Neustrie, sous la conduite d’un chef nommé Bulgius, répandant la dévastation jusqu’aux environs de la ville de Cambray, qui résista héroïquement à toutes les attaques (954). Enfin, les forces les plus imposantes des Magyars firent irruption en Germanie. Otton marcha contre ces barbares avec l’élite de ses guerriers ; il les rencontra à Lerchfeld, près d’Augsbourg, et remporta une victoire si complète que l’Europe fut désormais à l’abri de leurs incursions (955).

Les Magyars vaincus furent contraints de renoncer aux mœurs nomades pour se fixer dans les contrées qu’ils avaient conquises antérieurement. Le règne pacifique de Toxun les prépara à la vie sociale ; celui de Geysa les initia au christianisme, dont le triomphe fut définitif sous le successeur de ce chef, Walk, nommé par l’église Saint-Étienne. Pour le récompen-