ment ; l’événement ne tardera pas à prouver ce qu’on doit penser de ce Louis, plus funeste à ses amis qu’il ne fait de mal à ses ennemis. » Quelques mois après, Louis V mourut empoisonné par sa femme Blanche, qui, sans doute, ne fut pas seule coupable de ce crime, s’il est vrai qu’elle épousa en secondes noces le duc de France. Une nouvelle dynastie monta sur le trône (987).
Dans une réunion de vassaux, de prélats et d’amis, tenue à Noyon ou à Senlis, on proclama roi Hugues, surnommé Capet, l’entêté, de caput, tête. Le plus illustre représentant de la féodalité fut sacré et couronné à Reims. Cet événement fut moins une usurpation personnelle qu’une dernière conséquence de l’organisation féodale : « Le titre de roi fut uni au plus grand fief. » (Montesquieu.)
Le karlovingien Charles de Lorraine, tenta de faire annuler l’élection du duc de France, avec l’aide des seigneurs de Flandre, de Vermandois et d’Aquitaine. Il prit les armes et s’empara de la ville de Laon. L’évêque de cette ville le livra à Hugues Capet (991), qui l’enferma dans la tour d’Orléans. Il y mourut le 21 mai 992, ne laissant derrière lui aucun parti, aucun regret ; sa postérité tomba dans la plus profonde obscurité et disparut sans laisser de traces. Pour fixer la couronne dans sa maison, Hugues s’empressa de faire reconnaître et sacrer son fils aîné Robert, usage qui fut observé jusqu’à Philippe-Auguste par les six premiers rois de la troisième race. La monarchie élective devint héréditaire. « Le sacre, dit Chateaubriand, usurpa l’élection. » La consécration religieuse affermit le droit de primogéniture, et l’institution politique de la pairie, qui date de cette époque, consolida la dynastie capétienne.
Reconnu dans les contrées voisines de son duché, Hugues Capet dut porter la guerre au sud de la Loire, où les seigneurs moins dociles dressaient les actes publics avec cette formule : Rege terreno deficiente, Christo regnante. Le sentiment d’égalité des droits était si profond chez tous ces souverains féodaux, que