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ONZIÈME SIÈCLE

sieurs années, avec l’assistance du normand Richard II, pour prendre possession de ce duché (1016).

En 1017, le concile d’Orléans condamna douze hérétiques manichéens à être brûlés vifs. La reine Constance assistait au supplice. Aussi violente que son époux était doux et patient, elle reconnut parmi les condamnés son ancien confesseur, et lui creva un œil avec une baguette.

Malgré les étroites limites assignées à son autorité, Robert intervint parfois avec succès dans les querelles des grands feudataires. Son amitié fut recherchée par l’empereur Henry II, petit-fils de Henry-l’Oiseleur et successeur d’Otton III. Ce monarque germain, sacré à Rome par le pape Benoît VIII, et canonisé plus tard à cause de sa sainteté, avait dû passer trois fois les Alpes pour renverser le marquis d’Ivrée, Arduin, que le parti national d’Italie avait proclamé roi, en haine de la domination allemande. Épuisé par les fatigues de la guerre, Arduin renonça volontairement à ses prétentions et alla terminer ses jours dans un couvent (1015). Après lui, aucun prince italien ne se présenta plus comme anti-roi : les papes vont devenir les représentants et les champions de la Péninsule, en face de la domination étrangère.

La mort de Henry II, le Saint, mit fin à la dynastie saxonne, et la couronne impériale revint à la maison de Franconie (1024). Konrad II, le Salique, fut nommé par une assemblée tenue sur les bords du Rhin.

Dès lors la constitution électorale de l’Empire est fixée. L’élection appartient aux trois princes Primats de l’église germanique et aux quatre principaux ducs d’Allemagne, désignés plus tard sous le nom d’Électeurs. À la Diète, l’archevêque de Mayence a la première voix ; les archevêques de Cologne et de Trèves, la seconde et la troisième. Des quatre princes laïques, le premier votant est le duc de Franconie, plus tard le comte palatin du Rhin, qui représentait les Lorrains ; puis venaient le duc de Saxe représentant les Bohèmes, le duc de Bavière et le duc de Souabe.

À l’avénement de Konrad II, les Italiens, voulant secouer le joug germanique, offrirent la couronne au roi