nut Rodolphe, lui envoya une couronne d’or sur laquelle était gravé ce vers :
Petra dedit Petro, Petrus diadema Rodolpho.
et renouvela l’excommunication de Henry. Mais celui-ci
répara bientôt ses défaites, et la bataille de Wolksheims,
près de Mersebourg, où Rodolphe fut tué par Godefroy
de Bouillon, duc de Basse-Lorraine, lui rendit presque
toute l’Allemagne (1080). Il confia alors à son fidèle
partisan, Frédéric de Hohenstaufen, qu’il avait investi
du duché de Souabe, le soin de réduire ses ennemis germaniques, et il passa en Italie. Après avoir écrasé les
troupes de Mathilde, il marcha sur Rome, suivi de
l’anti-pape Clément III (Guibert de Ravenne), qu’il avait
fait proclamer. Grégoire soutint le siége pendant trois
ans et, loin de fléchir devant le danger, renouvela le
décret de déposition dans un huitième concile. L’Empereur réussit enfin, par trahison ou par surprise à s’emparer de la ville où il intronisa l’anti-pape Clément, tandis que Grégoire, retranché dans le château Saint-Ange
attendait patiemment les secours de Robert Guiscard qui
guerroyait alors contre l’usurpateur du trône de Constantinople. Robert revint, en effet, au mois de mai 1084,
pendant une absence de Henry. Il prit Rome d’assaut,
délivra le pape et l’emmena à Salerne. Accablé par les
fatigues de l’âge et les agitations de sa vie, Grégoire
tomba malade au milieu des Normands et mourut le
25 mai 1085 en prononçant ces paroles : « J’ai aimé la justice et détesté l’iniquité, et je meurs dans l’exil. »
La mort de ce redoutable adversaire rendit quelque repos à l’Empereur et lui permit de pacifier la Saxe et la Thuringe (1090) ; mais le parti dévoué aux réformes ecclésiastiques ne tarda pas à recommencer la lutte. Le pape Victor III et surtout son successeur Urbain II revendiquèrent l’indépendance absolue de l’Église, toujours appuyés sur les Normands de Sicile dont le nouveau duc, Roger, reçut de Rome le titre de roi. La papauté parvint, de 1093 à 1100, à placer à la tête de ses partisans