Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/177

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insulté grièvement la veille par moi, et mis à la porte d’un club (sic) par mes séides, me demandait réparation par les armes, je réfléchissais : « Ma foi ! il fait un temps superbe ! au lieu d’aller vers un bureau languissant, il ne serait pas déplaisant d’ascender quelque coteau, et de s’aligner sur des herbages. »

« Oui ! mais, après ce premier combat, combien d’autres ? Tous les délicieux buveurs et querelleurs du quartier Latin n’auraient garde de manquer si bonne aubaine ! »

Alors, aussi grave que le maître Jacques de Molière, je répondis aux deux témoins :

— Est-ce à Émile Goudeau, lui-même, employé au ministère des finances, et parfois poète, ou au président des hydropathes que vous vous adressez ?

Ils se consultèrent un instant, et répondirent :

— C’est au président des hydropathes.

— Eh bien ! répliquai-je, depuis hier soir, minuit moins le quart, minute à laquelle la séance a été levée, j’ai cessé d’être président des hydropathes jusques à vendredi prochain, neuf heures de relevée, où je dirai : la séance est ouverte ! D’ici là je ne suis qu’un simple