Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/178

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citoyen, n’ayant aucune autorité sur qui que ce soit, et par suite aucune responsabilité à encourir !

Un pâle sourire erra sur leurs lèvres :

— Alors, dirent-ils, vous refusez une réparation, et nous pourrons dresser procès-verbal.

— Parfaitement, répliquai-je avec énergie ; le président des hydropathes, ayant eu mission de maintenir l’ordre dont le soin lui est confié, n’a pas hésité à mettre à la porte votre client ; c’est en tant que président qu’il a agi, et il est prêt à subir une réclamation, à la prochaine assemblée, et, s’il a abusé de son pouvoir, à en rendre compte ou à faire des excuses.

Les jeunes hommes souriaient de plus en plus.

— Mais, ajoutai-je, si c’est à moi, personnellement, que votre client en veut, je me trouverai, à 5 heures, à tel café, sur la terrasse ; il n’aura qu’à secouer ma table en passant, ou à renverser mon verre, et alors il verra que je saurai lui répondre. Je ne veux que mes querelles personnelles ; comme président, je ne suis qu’une sonnette, et un rappel à l’ordre.

Ils s’en allèrent, satisfaits. Par là, j’évitai toute confusion entre mon rôle ordinaire de