Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/179

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bon vivant, et ce que la discipline nécessaire en une assemblée tumultueuse m’imposait de manières cassantes, quelquefois brutales, mais absolument nécessaires. Ceux qui ont essayé de présider ultérieurement à ces petites solennités s’en sont bien aperçus. Il fallait, dans ce quartier Latin, parmi des jeunes hommes frais émoulus de leur volontariat d’un an, une poigne de sergent, mais, dessus, énormément de velours diplomatique et le franc rire du camarade.

Tant pis, si j’ai l’air de plaider pro domo, mais je continue.

De la diplomatie ? Il en fallait bien davantage vis-à-vis des lois du pays, de la magistrature et de la police.

Les réunions devenant énormes, trois cent cinquante personnes s’entassant dans un espace modéré, envahissant les couloirs et les cuisines de l’hôtel, des programmes gigantesques, dont les numéros, se succédassent-ils aussi rapidement que possible, ne pouvaient pas être épuisés, on fit deux séances par semaine, les mercredis et les samedis. Mais la police qui avait déjà l’œil, ou le quart, sur les séances du vendredi, se mit elle-même sur les dents, lorsque le chiffre eut doublé : ça faisait, à son