Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/190

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Toute seulette étais au coin du bois,
Vint mon ami plus frais que n’est la rose ;
Il me baisa, d’un baiser sage et doux,
Et puis après, il me fit chose amère,
Si que lui dis, me mettant en courroux :
— Tenez-vous coi, j’appellerai ma mère.

...............
...............
Il est certain qu’alors il m’arriva.
Chose nouvelle à quoi n’estais pas faicte.
Et quasi morte, un baiser m’acheva,
Qui me rendit les yeux clos, et muette ;
Me réveillai, mais d’un réveil si doux
Que remourus tant il me fit grand’ chère,
Si que lui dis, sans me mettre en courroux :
« Tenez-vous coi, j’appellerai ma mère ! »

C’était Coquelin Cadet à qui l’on demandait trois ou quatre monologues, et, pour finir, le Hareng saur, de Charles Cros.

Il était un grand mur, nu, nu, nu
...............
J’ai conté cette histoire, simple, simple, simple,
Pour ennuyer les gens graves, graves, graves,
Et amuser les enfants petits, petits, petits.

Et les grands enfants s’amusaient aussi.

C’était Charles Cros lui-même qui venait, avec des gestes bizarres, l’air soucieux, oubliant