Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/222

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toute cette élite de jeunes artistes, dont quelques-uns s’empareront un jour de la célébrité, qui deviendront des écrivains ou des peintres ou des musiciens de premier ordre, comme ils se destinent eux-mêmes à marcher sur les traces des Allou ou des Velpeau.

Après tout, une soirée passée là, à causer d’art et de littérature, est au moins aussi agréable, et, à coup sûr, plus utile que ne le sont les heures perdues à remuer des dominos sur une table de café. Il me semble que, si j’avais vingt ans, je demanderais à entrer au club des hydropathes.

Parmi bien d’autres articles, bien d’autres encouragements, même sous forme de lettres, je cite encore — car il se faut borner — ces lignes d’une correspondance écrite à l’Indépendance belge (février 1879), par M. Jules Claretie :

… Et les hydropathes, qu’est-ce que cela ? C’est une façon de club, une association littéraire de la rive gauche, qui semble croître chaque jour en nombre et en importance, et qui a déjà son journal, son moniteur officiel, l’Hydropathe, comme elle a son président, M. Émile Goudeau, un poète, l’auteur d’un vigoureux volume de vers qui s’appelle hardiment : Fleurs du bitume. M. Goudeau est un Périgourdin qui a su rendre avec énergie les nostalgies parisiennes ; il y a des muscles dans sa poésie. Le mercredi et le samedi, il préside donc, dans un rez-de-chaussée de la rue Cujas, cette réunion d’hydropathes, qui font de la mu-