Aller au contenu

Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

caissière, pour sauver l’honneur du drapeau.

C’est en cet endroit paradoxal que les poètes s’assemblaient, et que je vins moi-même, enfin délivré de ma timidité, m’asseoir à mon tour. Je n’osais pourtant point élever la voix en ce cénacle, j’écoutais, ainsi qu’il sied à un bon néophyte, j’ouïssais les hardis propos, les rudes reparties, les merveilleuses dissertations, qui scintillaient, lorsque Coppée, Mendès, Mérat, Paul Arène, Stéphane Mallarmé, Villiers de l’Isle-Adam, Valade, mort depuis, ce poète qui signait Silvius d’adorables chroniques rimées, et dont Monselet a dit :

Et je vois un jeune Valade,
Un jeune Valade à pas lents,


lorsque tant de poètes parnassiens ou non, baudelairiens ou poësques, se rencontraient avec leurs cadets, Richepin, Bouchor, Bourget, Rollinat, A. Froger, Ponchon, le peintre Tanzi, Michel de l’Hay, Guillaume Livet, l’avocat Adrien Lefort, Alexandre Hepp, qui publiait ses premiers vers, Vautrey, Edmond Deschaumes, frais émoulu du collège.

Ici je cite quelques lignes publiées dans le Voltaire par Guillaume Livet :