Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/53

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Chansons de l’Amour et de la Mer, écrivait plus aimablement :

« Certes, voilà de la grande, saine et robuste poésie. Mon cœur de vieux romantique saigne bien un peu quand je vois là-dedans amour au singulier rimer avec velours, et trêve sans S avec soulèves ; mais quoi ! je suis du vieux jeu. Ces jeunes gens ont levé l’étendard de la révolte ; ils ont victorieusement renversé et brisé ma vieille idole, et celle qui fut la rime exacte est devenue une déesse sans bras, comme la Vénus de Milo ! »

À la bonne heure !

Pour se reposer, sans doute, ou pour damer le pion à Victor Hugo lui-même, Maurice Bouchor alla s’installer à Guernesey, en compagnie de Jean Richepin et du fidèle Raoul Ponchon. On datait, de cette île célèbre, des poèmes, et on les envoyait à la République des Lettres, qui les insérait par respect pour le timbre de la poste : Guernesey !

Ce n’était pourtant point un lieu de parfaites délices, ce rocher, si j’en crois certaine épître, que doit posséder encore l’illustre Sapeck. On s’y plaignait amèrement de l’absence d’un tas de choses, surtout de l’absence