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Page:Goudeau — Dix ans de bohème, 1888.djvu/80

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À la vôtre, messieurs !
Ô vin délicieux
De la cave des cieux,

Va, cours, circule, coule
En moi, ma tête roule
Comme une simple houle.

Le dieu ! voici le dieu !
Je n’en puis plus : heuh ! heuh !
Buvons encore un peu.

Je suis un pauvre ivrogne !
Ce dernier coup, ma trogne,
Sera pour la Pologne !

Et puis, ce post-scriptum
Pour mon nez, géranium
Digne d’un muséum.

Tu me peins les cieux roses
Comme des roses roses,
Vin rose qui m’arroses.

Je ne distingue plus
Jésus-Christ de Bacchus,
La Vierge de Vénus,

Le jour de la nuit, l’une
De l’autre blonde et brune
Et mon… de la lune.

(République des Lettres du 3 déc. 76.)

J’ai mis des points ; le lecteur suppléera.