Page:Gouges - Départ de M Necker, 1790.djvu/11

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françois, quittant le sabre et la giberne, se réunissent à la tête de leurs affaires ; que les districts ne fûssent composés que de vieux pères de famille, de ces respectables patriarches qui ne sont plus propres qu’à donner de sages avis à leurs enfans ; que la garde nationale non-soldée ne fût sous les armes que dans des circonstances véritablement orageuses pour la tranquillité publique, comme dans celle-ci, où l’effervescence du peuple sembloit vouloir se joindre à la discussion de l’assemblée nationale. Que de réflexions à faire à ce sujet !..............................................................................................

Depuis huit mois je n’entends parler que de complots d’ennemis de la patrie ; et pour détruire ces vains fantômes, tous les citoyens depuis quatre mois sont, jour et nuit, en faction ; et ce grand combat qui devoit être le fruit de tant de travaux, s’est terminé par un supplice ; quel supplice !… j’ose l’avancer avec fermeté, honteux à la nation. Je puis prendre ce ton, Monsieur, puisqu’il est assez généralement connu que je ne suis d’aucun parti. Je l’atteste encore ici moi-même. Ce n’est point un moyen, je le sais, de me faire des partisans, des prôneurs et des amis ; il faut, dit-on, être nécessairement enrôlé sous quelque bannière, pour se faire louer, chanter