Page:Gouges - Départ de M Necker, 1790.djvu/13

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a été un instant le bienfaiteur de mon fils, je dois m’arrêter là à son sujet ; et d’ailleurs, il est trop la victime de son ambition, pour que j’ajoute à sa véritable infortune, mes plaintes, quelques justes qu’elles soient ; mais un jour je ferai retomber ce ressentiment sur les courtisans coupables qui ont perdu ce prince[1]. Pourquoi, Monsieur, les grands et les hommes en place n’ont-ils jamais d’yeux pour voir le bien qu’on leur desire, et par une fatalité constante ont-ils toujours trop d’oreilles pour écouter ceux qui les induisent en erreur, et qui les trompent sans cesse ? M. le duc d’Orléans est une grande preuve de cette cruelle vérité. Si cet écrit va jusqu’à lui, il regrettera peut-être les avis d’une femme qui ne mettoit ni prétention d’esprit, ni intérêt personnel à les lui donner.

Quant à M. de Favras, il est la victime d’un héroïsme, louable sans doute, et qu’on devoit, il me semble, respecter. Il croyoit son roi en danger, et son projet fut de l’y soustraire. Son attachement inviolable pour son prince, et son zèle peu commun l’ont conduit au supplice. Je le loue, et je ne le blâme que de ne pas s’être

  1. Le comte de la Touche, le marquis et la marquise de Sillery, la prétendue comtesse de Ferrare, etc. etc, etc.